Il y a plusieurs semaines de cela, je découvrais que Jacques Attali venait de faire paraitre un “Dictionnaire amoureux du judaisme”. Jacques Attali ? un romancier économiste qui compte nous éclairer sur le Judaisme ? Moi qui vis à Bnei Brak, la ville ayant la plus grande concentration de maîtres du judaïsme au monde, je me disais déjà que le profil de Jacques Attali était sans doute mal choisi.
Mais je me trompais peut être… Le titre ne parle t’il pas d’un amour du judaïsme ? et notre histoire même récente ne traite t’elle pas de dizaines voire centaines de milliers d’hommes ayant fait “Teshouva”. (Retour aux sources)
Jacques Attali est, peut être, comme l’a fait le philosophe Benny Levy en son temps, revenu aux sources et étudié réellement ce qu’est le judaïsme, compris sa valeur et la beauté de sa pratique.
Je me suis mis à chercher le contenu du livre en ligne. Jacques Attali ayant suggéré, sur son blog, aux artistes de publier leurs œuvres gratuitement afin d’augmenter leurs ventes, je pensais qu’il allait donc appliquer ce qu’il recommande… mais non, cet ouvrage n’est ni disponible via son blog, ni via Google Books … Passons … ce n’est pas le sujet.
A ce moment là, j’abandonne mon idée de le consulter en espérant que le bouquin ne fasse pas trop de dégâts. J’ai déjà près de 800 livres sur le judaïsme dans mes bibliothèques de maîtres prestigieux, je ne voulais pas m’encombrer.
J’apprends il y a 15 jours que l’un de mes oncles reçoit ce livre 2 fois en cadeau d’anniversaire (Quel succès !)… Je lui demande donc de me faire parvenir son 2ème exemplaire en Israël afin que je puisse le lire.
Il y a quelques jours, l’un de mes amis juifs à New York me dit : “Jeremie, il faut absolument que tu lises ce livre, il est vraiment fabuleux et donne de vraies bases de judaïsme”… La semaine dernière, encore, dans un hebdomadaire juif, une personne interviewée affirme que c’est son livre de chevet.
Je me disais que finalement, il fallait absolument que je le lise, moi qui ai justement un projet assez complexe d’écrire un ouvrage d’initiation au Judaïsme qui, je l’espère, verra le jour dans les prochaines années mais surtout, moi qui ai découvert le véritable judaïsme alors que j’avais déjà plus de 20 ans, car je trouvais le mien complètement incohérent… le mien, qui ressemblait un peu à celui que décrit Jacques Attali dans son ouvrage.
Je découvre donc ce livre vendredi après-midi dernier.
Commençons par le bon côté des choses, Jacques Attali, dans son introduction, avoue son incompétence pour écrire ce livre. Il affirme même avoir refusé net la proposition de Jean Claude Simoen qui dirige la collection des “Dictionnaires amoureux”. Il affirme “Bien des gens sont plus compétents que moi pour écrire un tel livre”… Il relève toutefois le défi car il pense que le Judaïsme est “très mal connu”… et il a bien raison …
Se rend il compte du pouvoir qu’il a en écrivant cet ouvrage ? du pouvoir de faire changer les choses ? Malheureusement, je ne le pense pas… et c’est bien dommage.
Page 13 commence ma première déception. Jacques Attali affirme qu’il n’aurait “peut-être pas choisi” le judaïsme s’il n’y était pas né. Étonnant. Je me vois mal dire à ma femme: “Si je n’étais pas déjà marié, je ne t’aurais peut être pas choisie finalement” ou à mes parents “Je vous aime mais j’aurais peut-être préféré avoir d’autres parents”. Bizarre comme amour …
Jacques a l’air de vouloir le transmettre afin de ne pas trahir ses ancêtres, mais non pas parce qu’il est porteur du plus beau message de l’humanité. Il avoue toutefois que ses découvertes l’ont “fasciné, donné à réfléchir, inspiré”. Parle t’on donc d’amour ? Le titre de cet ouvrage correspond-il réellement aux sentiments de l’auteur ? ou s’est il forcé à parler d’amour afin de coller au nom de la collection dont ce livre fait partie ?
En fait, en lisant, ce livre, ce n’est pas le judaïsme qui est décrit. C’est le judaïsme de Jacques Attali, un judaïsme quasi abandonné, un judaïsme malheureusement incohérent et en décomposition.
Car l’incohérence est le mot qui décrit le plus cet ouvrage… et qui, effectivement, décrit aussi la vie de beaucoup de juifs d’aujourd’hui qui auraient dû trouver justement dans ce livre de la cohérence.
L’auteur aurait pu appeler ce livre “Dictionnaire de mon judaïsme”, cela aurait été moins dérangeant (toujours incohérent mais moins directif). Ici l’auteur a décidé de faire un dictionnaire du Judaïsme en général… en faisant croire à tous les débutants juifs ou non que c’est vraiment cela le judaïsme.
Soyons clair dès le départ, Jacques Attali par ses écrits insulte pas seulement le véritable judaïsme (qu’il adore définir d’orthodoxe sans expliquer pourquoi il ne conviendrait pas), mais insulte toutes les religions monothéistes en qualifiant le récit biblique d'”évidemment imaginaire” , “mythologique” (Page 27) (Notons qu’à cette même page, l’auteur appelle Evel l’ancêtre d’Avraham, qui se nomme plutôt “Ever”-mot à l’origine du terme “Hebreu”)
La Bible ? Imaginaire ? Rien de ce qu’il s’y serait passé ne serait vrai ? pas d’enfants de Jacob arrivés en Egypte ? Pas de 10 plaies ? Pas d’ouverture de la mer ? Pas de don de la Torah au Mont Sinai devant plus de 600 000 hommes ? Une histoire aussi énorme aurait été inventée à un moment donné de l’histoire ? On aurait réussi à faire passer à un peuple tout entier un faux passé ?
L’auteur ici bascule entre des thèses d’historiens révisionnistes, de “spécialistes” de la critique biblique et de la Bible. Difficile d’y comprendre quelque chose et de comprendre ce que l’auteur pense vrai ou imaginaire… ce qui est certain, c’est que le tout donne un grand mic-mac très éloigné de la tradition juive. Pour lui, le roi David serait “le premier personnage biblique dont la réalité historique semble établie” (Page 31) (sic!)
Jacques ? Vous êtes certain d’être toujours amoureux là ? ou avez vous déjà divorcé ? (Je dirai pourquoi tout ceci manque de cohérence un peu plus bas lorsque je parlerai de la Hagadah de Pessah.)
Dieu est peu présent dans cet ouvrage (l’auteur n’y accorde même pas une place dans son dictionnaire). Il est cité mais l’auteur n’a pas l’air d’y avoir la moindre relation particulière avec lui. Il affirme de toutes façons que le Judaïsme ne se réduit pas à une foi. “Bien des juifs sont devenus athées sans cesser pour autant d’être profondément juif” . Pourquoi ? L’auteur ne le dit pas, ne l’analyse pas… L’auteur parle sans doute de sa situation personnelle… mais non, ce n’est toujours pas clair… Cela veut dire quoi d’être profondément juif ? Alors que c’est justement à cette question que cet ouvrage est censé répondre. Jacques Attali dit que le judaïsme est “d’abord un ensemble de souvenirs”. Ah bon? le Judaïsme serait mort pour que l’on ait besoin de se souvenir de ce qu’il est ?
Oui, le Judaïsme reprend des fondements millénaires mais pourquoi parler de souvenir ? Pourquoi avoir besoin de s’en souvenir au lieu de le vivre tout simplement ? L’auteur ici décrit encore SON judaïsme, un judaisme pratiqué en partie par ses parents, beaucoup plus, sans doute, par ses ancêtres, mais qui est en voie de disparition. Est-ce de cela dont ce livre doit parler ? d’un judaïsme abandonné ?
Jacques Attali ne cache pas son attachement à la communauté libérale, communauté ayant rejeté la majorité des préceptes religieux de leurs ancêtres au cours des 300 dernières années. Est-ce que l’on doit donc parler de Judaïsme ici ? Oui, les libéraux représentent une majorité aux Etats-Unis mais les libéraux sont aussi ceux qui quittent en masse le judaïsme et dont les enfants et petits enfants risquent de ne même plus savoir qu’ils sont juifs dans les prochaines décennies. Est-ce de ce judaïsme voué à la disparition dont il faut parler ?
Le Judaïsme serait aussi une langue, un livre (mythologique tel que l’auteur le décrit) et une théologie (Page 20): Théologie que l’auteur ne sait pas décrire et qu’il réduit à quelques principes, fondamentaux, certes, mais Ô combien incomplets. Le judaïsme serait aussi une pratique que l’auteur limite à quelques concepts présents aujourd’hui partout “enseignements aux enfants”, “apprendre un métier”, “la charité”, des synagogues pour prier (euh ? Pour prier qui?), des tribunaux, “l’ouverture aux autres”. Où sont passés les 613 commandements juifs dont le Chabat ? l’Etude la Torah ? la Cacheroute ? les fêtes juives ?
Vous voyez une différence avec le christianisme d’aujourd’hui vous ?
L’auteur affirme que les conversions au judaïsme sont souhaitées, encouragées, bénies, jamais forcées et affirme que les rabbins ultra orthodoxes (j’adore ce mot ultra) d’aujourd’hui sont particulièrement restrictifs. Analyse t’il ce que pensent ces rabbins orthodoxes ? Non… Essaye t’il de comprendre en quoi les rabbins d’aujourd’hui sont restrictifs ? Non… Annonce t’il le nombre de conversions orthodoxes chaque année ? Non…. (ce sujet est d’ailleurs intéressant et j’y reviendrai sans doute un jour mais parler de “restriction” n’est pas du tout adapté. Ces rabbins demandent juste une véritable conversion qui adhère à tous les principes du judaïsme car il vaut mieux pour l’homme de choisir ne pas être juif qu’être un juif non pratiquant).
L’auteur a son avis que l’on ne comprend pas… l’auteur n’essaye pas de comprendre l’autre et n’en parle pas, ne donne pas d’autres avis afin de décrire ce qu’il se passe et pourquoi certains ne penseraient pas (ou peut être pas) comme lui. Non, l’auteur balaye le judaïsme orthodoxe d’un revers de main comme il le fait souvent dans cet ouvrage.
Que le Judaïsme soit aujourd’hui dirigé même en France par des Rabbins orthodoxes (Grand Rabbin Bernheim, Grand Rabbin Sitruk) n’a aucune importance dans cet ouvrage. Ils n’existent pas.
L’auteur affirme aussi que les régles de Kashrout (le fait de manger Kasher) sont “pour l’essentiel, l’hygiène et qui englobe tout ce qui vient de la bouche, c’est à dire tout ce qui se mange et tout ce qui se dit” (Page 25). Bizarre… utiliser le terme de Kashroute pour “ce qui se dit” est, à ma connaissance (je me trompe peut être), utilisé par les chrétiens qui ont d’ailleurs abandonné les régles de Kashroute de la Torah. La Kashroute est citée dans l’introduction du livre sur 4 lignes mais ne mérite pas non plus une entrée dans le dictionnaire amoureux. L’auteur ne justifie en rien en quoi la kashroute aurait un lien essentiel avec l’hygiène. Pourquoi est ce que la Kashroute interdit de manger de la viande avec du lait ? des animaux n’ayant pas de sabots fendus ? Quelle rapport avec l’hygiène ? D’ailleurs, l’auteur mange t’il Kasher finalement ?
Toutes les notions citées dans l’ouvrage sont vagues… très vagues… L’auteur avance des opinions sans justifications. Il affirme qu’il y a une obsession juive d’étudier ou de discuter mais non, Jacques Attali ne discute pas, il affirme des opinions de manière tranchée.
Je ne vais pas traiter de tous les sujets et toutes les incohérences de cet ouvrage, mais je vais citer quelques derniers exemples.
Traitant du Chabbath (7e jour de la semaine débutant le vendredi soir et se clôturant le samedi soir, comme on le sait), l’auteur dit que pendant les 18 premières années de sa vie, il participait au “qidouch” avec ses parents (bénédiction sur une coupe de vin destinée à séparer Chabbat des autres jours de la semaine). Que s’est-il donc passé après ses 18 ans ? Pourquoi l’auteur ne participe plus au qidouch ? Il ne le dit pas. Si le judaïsme de son père était une pratique entière du judaïsme (pas vraiment, comme nous le voyons ci-dessous), pourquoi ne pas au moins faire la même chose que lui ? Pourquoi affirmer que faire moins resterait du judaïsme ?
Il affirme que ses parents travaillaient quand même ce jour-là, tout en disant que son père lui expliquait que Chabbath permettait de prendre de la distance avec son travail. Il faut prendre de la distance, mais on travaille quand même ? Comment expliquer ce paradoxe ? Le but de ce livre est-il de traiter d’un judaïsme incohérent ? de notions abstraites que l’on ne s’appliquent pas à soi même ?
Pourquoi parler de la Hagada de Pessah (relatant l’esclavage, les plaies et la sortie d’Egypte) et affirmer aimer ce texte alors que celui-ci traite donc d’un mythe ? Les juifs seraient donc des bœufs qui fêteraient des événements n’ayant jamais existé sans aucune raison ? juste symboliquement ?
L’auteur parle du prophéte Jérémie qui est aussi le prénom de son fils (et le mien), parle de ce prophète qui mettait en garde le peuple juif de la punition divine qui arrivait. Qu’est ce que vient faire la punition divine dans le judaïsme de Jacques Attali? Puisque l’on peut être juif et athée ? comment tout cela peut s’assembler ? peut être cohérent ? Oui, le Judaïsme est encore ici un grand mic-mac incompréhensible
Je vais finir par un dernier point important:
L’auteur, dans son dictionnaire, ne traite pas du Temple de Jérusalem (il le cite seulement), pourtant pilier de toute la croyance juive et objectif central de toutes nos prières et de tout le service divin (nous prions pour sa reconstruction 3 fois par jour tous les jours de notre vie). Non, l’auteur a balayé ce Temple qui n’a pas l’air si important pour ce judaïsme là… l’auteur n’y traite d’ailleurs pas de l’importance de la prière non plus.
Jacques, en lisant votre livre, j’ai d’abord été choqué… puis j’ai eu de la peine… beaucoup de peine que votre judaïsme soit aussi vide que cela, beaucoup de peine que bon nombre de juifs en quête d’identité se retrouvent avec votre livre entre leurs mains…
Vous reprenez principalement des thèses de Baruch Spinoza qui remettait en cause toute l’histoire juive et tout le judaïsme sans en avertir le lecteur qui s’attend à avoir une vision globale de Judaïsme. Le lecteur ne sait pas que vous allez traiter d’un courant de pensée et d’une thése incohérente et incompatible avec toute notre tradition (Aucun des 35000 livres présents sur Hebrewbooks.org ne cite une telle thèse)
Non Jacques, vous n’êtes pas amoureux du judaïsme…Vous êtes en train de l’abandonner comme bon nombre de Juifs. Vous citez vous même le problème de l’assimilation mais le judaïsme que vous pratiquez ne permet pas de s’en protéger.
Oui Jacques, vous vous sentez toujours juif car vous êtes toujours sous contrat avec Dieu, mais vous n’en respectez pas les clauses pour l’instant.
Nous l’aurons compris, le titre de ce livre n’est finalement dû qu’au fait qu’il fasse partie d’une collection de Dictionnaires amoureux aux éditions Plon Fayard (Dictionnaire amoureux de la médecine, de l’Egypte, de la chasse, de la justice, des chats) mais tout comme vous n’aurez peut être pas choisi le Judaïsme comme religion, je ne pense pas que vous auriez choisi ce titre s’il ne vous était pas imposé.
Je vais donc vous en proposer d’autres
Dictionnaire du judaisme détesté
Dictionnaire du judaisme abandonné
Dictionnaire du judaisme décomposé
Dictionnaire du judaisme incohérent
Dictionnaire du judaisme incompris
Dictionnaire du judaisme en voie de disparition
Je me ferais un plaisir de discuter avec vous d’amour du véritable Judaïsme*… et d’écrire la 2nde édition de votre ouvrage à vos côtés mais en attendant, n’hésitez pas à revenir sur celui-là. Vous ne vous rendez pas compte du désastre que vous pouvez générer.
*Évidemment, certains pourront me dire que je ne peux pas moi même définir ce qu’est le véritable judaïsme dont je parle. Je réponds tout simplement, que ce judaïsme là doit être complètement cohérent avec notre histoire, notre torah, nos traditions et notre morale. Tout ce judaïsme doit être 100% cohérent en lui même.
Il n’y a que le judaisme orthodoxe qui a su répondre à l’ensemble de mes problématiques à ces sujets. Aucun autre… et je suis prêt à répondre à toutes les incohérences que d’autres y décèleront.
A la vue de la multiplication d’articles concernant le judaisme, puis je me permettre de te soumettre l’idée de changer le de ton blog en ‘Jeremie Berrebi Blog – E-commerce , Shopping , Internet 2.1 & Judaisme’ afin de renseigner plus précisement l’internaute sur la ligne éditoriale du site.
@Jean : C’est une bonne idée. Je le ferais.
Juste une petite remarque concernant une phrase (au début, j’ai pas tout lu 🙂
“Page 13 commence ma première déception. Jacques Attali affirme qu’il n’aurait “peut-être pas choisi” le judaïsme s’il n’y était pas né. Étonnant. Je me vois mal dire à ma femme: “Si je n’étais pas déjà marié, je ne t’aurais peut être pas choisie finalement” ou à mes parents “Je vous aime mais j’aurais peut-être préféré avoir d’autres parents”. Bizarre comme amour …”
Pour l’analogie avec les parents, elle se comprend, mais quand on se marie c’est un choix volontaire, alors que naître dans une religion est tout sauf un choix volontaire. Et sinon oui, on peut aimer certains parents juste parce que ceux sont NOS parents et en aucun cas parce qu’ils ont été de bons parents.
Il dit donc “j’ai été élevé dans une religion et j’ai appris à l’aimer, mais si je n’avais recu AUCUNE instruction religieuse, le judaisme n’aurait sans doute pas été la religion que j’aurais choisi.” Je ne vois pas ce qui est génant dans cette phrase. Crois-tu que les millions de baptisés en France auraient choisi le catholicisme s’ils avaient eu le choix ? Y’a bien peu de chance, au vu du nombre de conversions, voire d’abandon de religion.
@Sebastien: Bonne remarque pour le mariage. C’est pour cela que j’ai ajouté l’exemple des parents
Pour la suite, je veux démontrer le paradoxe entre le titre trompeur et justement le fait qu’Attali n’aurait pas choisi cette religion s’il avait le choix.
Ce que tu dis en parlant des gens qui abandonnent la religion est une évidence mais ceux ci ne diront pas qu’ils sont amoureux de ce qu’ils quittent.
“La Bible ? Imaginaire ? Rien de ce qu’il s’y serait passé ne serait vrai ? pas d’enfants de Jacob arrivés en Egypte ? Pas de 10 plaies ? Pas d’ouverture de la mer ? Pas de don de la Torah au Mont Sinai devant plus de 600 000 hommes ? Une histoire aussi énorme aurait été inventée à un moment donné de l’histoire ? On aurait réussi à faire passer à un peuple tout entier un faux passé ?”
Euh… J’ai bien envie de répondre “oui”.
Toutes ces histoires sont bien sûr basées sur des faits réels, mais tous les évènements “surnaturels” restent des images, des métaphores, afin de faire passer tel ou tel message.
C’est comme ça que je vois la religion en tout cas, le reste n’est que mythe, légende ou superstition.
Jacques Attali se prend pour d., être adulé par des tocards fait perdre l’honnêteté intellectuel.
Attali écrit pour les juifs de France dont la grande majorité ne désire qu un judaïsme édulcore comme les juifs américains et on connaît la suite …..
Moi j’ai surtout l’impression que le “dieu des juifs”… c’est la bible et par extension le savoir. C’est peut être à ça que croit Attali et il est moins concerné par les questions ethniques, nationales ou territoriales. Vaste débat en tout cas 🙂
J’ai du mal à comprendre comment quelqu’un comme Jacques Attali, qui, sans être un hérétique pour autant, ne connait pas grand chose au judaisme, peut se permettre d’écrire un bouquin intitulé “Dictionnaire”.
Je suis désolé, les dictionnaires sont le fait d’experts, de gens qui savent de quoi ils parlent, pas de personnes faisant des suppositions sur le pourquoi du comment.
Je n’ai pas lu le livre, mais d’après ce que je vois, j’imagine qu’il ne fait aucune référence sur ses définitions, ce qui est pourtant primordial.
Et puis pourquoi faire un dictionnaire sur quelque chose dont on ne croit pas un mot…?
Je ne vois donc pas ou est la logique de ce livre, si ce n’est donner une vision faussée de la religion, non seulement aux non-juifs, mais aussi aux juifs non avisés.
Je n’ai rien contre Attali personnellement, je trouve qu’il fait de bonnes propositions politiques et tous ses romans ne sont pas à jeter, mais ce qu’il fait ici est limite dangereux s’il est lu à grande échelle.
Attali ne croit pas en Dieu et cherche à donner une définition laïque de sa judeité. Il faudrait peut être inventer un nouveau mot pour définir les juifs non croyants qui ne veulent pas renoncer à leur identité culturelle pour autant.
Jeremie
On a quand même le droit d’avoir l’opinion que l’on souhaite du judaïsme et la pratique que l’on veut, même si cela va à l’encontre des “vraies” pratiques religieuses et du respect fidèle des lois .Et l’on aussi le droit d’en parler ou d’écrire et décrire son approche de ce même judaïsme. Je comprends ton désaccord mais je trouve que ta critique est à la limite de l’intégrisme. Ne tombons pas nous aussi dans cet extrémisme et cette censure que l’on retrouve parfois dans d’autres religions.
Toutefois c’est vrai que le titre du livre est maladroit car son approche est vraiment personnelle et n’engage que lui. C’est “son ” dictionnaire.
@Alain: je crains que non. Ce n’est malheureusement pas “son” dictionnaire, mais “le” dictionnaire.
En ce sens, je rappelle l’interrogation de Jeremie: “se rend il compte du pouvoir…”. Je crains que là non plus ce ne soit le cas.
A force d’influencer, il a perdu la notion même d’influence, et la notion de responsabilité qui va avec.
Pensez bien que ce livre sera lu par des membres de toutes les religions, et même par des athées. Qui vont le prendre pour argent comptant.
::
@alain: Tu remarqueras que je n’ai pas parlé de mon judaisme dans cet article. (Je t’en parlerais de vive voix lors d’un déjeuner un jour. J’attends toujours la date) 😉
Je traite uniquement de l’incohérence de celui décrit par Attali et dis moi les incohérences que je soulève te paraissent mal choisies. Je ne demande que ça.
A propos d’intégrisme, est ce qu’avoir un avis tranché relève de l’intégrisme ? Je donne une opinion et je ne veux censurer personne.
En face, je m’attends à ce qu’il y ait débat d’idées…comme on le fait avec n’importe quel intellectuel honnete (pas un simple “Je vous ai lu” reçu par email par Attali). Je vis dans un monde où nous nous efforcons à trouver la vérité…On ne lance pas d’idées en l’air comme un enfant de 3 ans sans source ni cohérence.
C’est mon seul message.
Oui il y a incohérence. Comme il est incohérent qu’un musulman mange du porc, fasse zina ou fasse un prêt immobilier. Et pourtant ca se fait tous les jours. Le musulman qui fait cela est-il moins musulman qu’un autre ? Je ne pense pas. Comme Attali pense qu’il y a certains préceptes qui sont surannés, et que l’essentiel (pour simplifier) c’est “Aimer son prochain”. Plus on avance dans le temps, plus chacun vit sa religion comme il le souhaite. C’est d’ailleurs à mon avis cela qui distingue une religion d’une secte. Dans une religion, chacun “choisit”. Dans une secte, on nous impose de faire telle ou telle chose. Alors certes, ca ne plait pas à tout le monde, surtout à ceux qui respectent tout ou presque, mais ca n’en reste pas moins des chrétiens, des juifs ou des musulmans.
L’une des questions posée par ce livre et par ce billet et de sשvoir si l’on peut s’approprier la religion et la modeler en fonction de ses propres interrogations. Le judaïsme n’existe -il que dans le respect total des lois et préceptes?
Peut-on se fabriquer une religion à la carte?
Peut-on y prendre que ce qui nous semble juste?
Quand je parle d’intégrisme j’évoque justement cet absolutisme des personnes les plus religieuses qui ne font aucunes concessions.Je suis sur que tu me répondras en détails au cours de notre déjeuner imminent 🙂
@Sebastien : Est ce que le musulman qui mange du porc dont tu parles écrirait le Dictionnaire Amoureux de l’Islam ?
@Alain : Tu poses les questions cruciales.
1. Le Judaisme repose sur une foi complète de l’existence de Dieu et du fait qu’il nous ait transmis le mode d’emploi pour bien vivre dans ce monde (la Torah).
Les 13 principes de foi du Judaisme ont été rédigé par Maimonide
http://fr.wikipedia.org/wiki/Principes_de_foi_du_judaïsme#Les_13_principes_de_foi_de_Ma.C3.AFmonide
2. Si cette Torah, sa morale et les commandements qui en découlent sont le mode d’emploi parfait du monde, il n’y a normalement pas de raison de se fabriquer une religion à la carte….sauf par faiblesse, paresse ou mauvaise connaissance de cette Torah (la dernière raison est clairement la plus courante à notre époque)
3. Sans connaissance parfaite du message de la Torah, tu ne peux pas “prendre ce qui te semble juste” car tu ne peux pas choisir sans connaitre. Cela ferait penser à un enfant qui va te dire “J’aime pas ça” lorsque tu lui sers un plat qu’il n’a jamais gouté.
Par contre, si après avoir étudié cette Torah, tu penses que son message n’est pas le bon, là évidemment, ton choix sera un vrai choix. TRES PEU de gens abandonnent la Torah après l’avoir étudié.
4. On ne peut pas arriver tout seul à ce message juste. C’est justement pour cela que Dieu a du intervenir à un moment de l’histoire pour nous transmettre ce message.
5. Le plus important afin de pouvoir prendre des décisions est surtout de ne pas regarder le monde religieux de l’extérieur car il y aura toujours des ploucs habillés en religieux qui ne respectent pas la Torah. Je les appelle les “parasites” (dans le sens technique du terme) mais ils sont là surtout pour repousser ceux qui ne veulent pas faire d’efforts. Il ne faut pas creuser beaucoup pour se rendre compte que ce qui ressort à la surface n’a rien à voir avec ce qu’il contient (un peu comme une noix de coco 😉 )
Le message véhiculé par le Judaisme est un grand secret compréhensible qu’en le recherchant et l’étudiant. A titre personnel, je ne le connaissais pas malgré le fait que je vivais dans une famille traditionnaliste. La Tradition est importante mais elle brouille les esprits aussi car on peut accomplir des choses sans savoir pourquoi.
Ce que je te raconte me fait beaucoup penser à la méthode véhiculée par Matrix (très largement inspiré du Judaisme). Il faut chercher la vérité…elle ne vient pas à nous toute seule.
Vous avancez: “mais non, Jacques Attali ne discute pas, il affirme des opinions de manière tranchée”.
Or, deux lignes plus hauts, on peut lire:
“car il vaut mieux pour l’homme de ne pas être juif qu’être un juif non pratiquant”.
Pensez-vous qu’on soit obligé d’adhérer à votre axiome? Je ne l’ai pas vu dans nos sources. A moins qu’il ne soit isolé de son contexte, car il fait partie d’un argument donné à des gens qui veulent se convertir et à qui on enseigne qu’ils peuvent être des hommes exemplaires, des Hassidé Oumot Ha’olam, avec les 7 commandements noa’hides, et en étant tout simplement humains.
Alors, avant de nous dépeindre le profil moral d’Attali, que je ne cherche pas à défendre, il vous faudrait balayer devant votre porte, enlever la poutre etc.
Bonne journée. .
Quant à Sébastien, c’est le contraire de son affirmation qui est vrai:
A moins d’une conversion, on ne choisit pas sa religion, on naît dedans. Les sectes attirent toutes sortes d’adeptes qui les “choisissent”.
Et plus généralement, il ne faut pas confondre intégrité et intégrisme.
Cela fait des semaines que je feuilletais ce livre en librairie, et plus je le lisais, plus ma déception était grande: pourquoi «Dictionnaire»? Et surtout, où était l’amour du Judaïsme?
Merci de vos réflexions.
Je ne connaissais pas votre blogue, j’y reviendrai.
(Et j’attends, tranquillement, le livre que vous publierez… Ne tardez pas trop, on ne fait que passer!)
Avec mes salutations
N. Salagnac
Journaliste libre
@Yeochoua : Je cite la phrase “car il vaut mieux pour l’homme de ne pas être juif qu’être un juif non pratiquant” justement en parlant des conversions.
Je ne comprends donc pas votre attaque puisque vous dites la même chose que moi (ou alors je ne comprends pas ce que vous voulez dire)
Si quelqu’un est déjà juif, cette phrase ne s’applique pas puisqu’il ne peut plus choisir de ne plus l’être.
@Natacha : Merci pour vous encouragements ! J’ai beaucoup de scrupule à trainer effectivement :-(. Je n’ai juste pas réussi à trouver assez de temps pour faire un travail rigoureux…
En même temps, les discussions que nous avons ici par exemple, dans les commentaires de cet article sont tellement intéressantes qu’elles font avancer le projet.
Cher Jérémie, je veux dire qu’un Juif non pratiquant a ce ניצוץ דקדושה , cette part exclusive de l’âme collective d’Israël.
En fait, si je comprends mieux après une seconde lecture, la phrase “Il vaut mieux” sous-entendait: “Il vaut mieux choisir”. Merci pour cette précision.
“@Sebastien : Est ce que le musulman qui mange du porc dont tu parles écrirait le Dictionnaire Amoureux de l’Islam ?”
Oui ce fut meme le cas. Malek Chebel est reconnu pour ses positions aussi libérales avec l’Islam qu’Attali avec le judaisme. C’est le thème même de la collection. Quand on achète ce genre de livres, on se doute bien que dedans, on s’éloigne assez vite des préceptes religieux traditionnalistes.
@Yeochoua: J’ai corrigé pour que cela soit clair en utilisant ta formule
@Sebastien: Je ne vois pas de dictionnaire amoureux chez Malek Chebel ? mais tu as raison…cet auteur a l’air de donner dans le meme registre.
Il me semble mais je peux me tromper qu’il s’agit meme du premier ouvrage de la série : Dictionnaire amoureux de l’Islam
http://www.amazon.fr/Dictionnaire-amoureux-lislam-Malek-Chebel/dp/225919799X
L’un des commentaires sur Amazon est assez juste : “but ici est de donner une vision personnelle d’un auteur sur le pays,la culture,les visions occidentales du sujet et bien d’autres aspects”
La différence est que choisir J.Attali comme auteur fait vendre, quelque soit le contenu.
Choisir J.Berrebi comme auteur, même si le contenu est un peu plus juste ou plus “cohérent” comme vous désirez le faire entendre, ne ferait pas vendre…
Jérémie, il me semble que j’ai trouvé la réponse à ta question posée à Jacques Attali au sujet de son livre qui n’est pas disponible sur le net.
D’après son article en dix points, il apparait qu’il est très fort en économie (ce qui n’est pas nouveau, ex-conseiller de Mittérand etc.)
La réponse la voici:
Ce livre n’a pas été écrit pour être lu mais pour être vendu.
L’analyse du contenu le confirme.
@Avshalom: Je ne sais pas pourquoi tu parles de moi…De toutes façons, si je dois écrire un jour sur le sujet c’est pour le diffuser gratuitement.
@Sebastien: Je vois…c’est tout aussi trompeur.
Bonjour Jeremie
Bravo pour ta sincérité et ta patience.
Quel est ton avis sur le « Petit traité pour expliquer le judaïsme aux non-juifs » de Claude Riveline http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Riveline ?
M. Attali l’a t-il lu ? Connait-il M. Riveline ?
NLK
@Nat: Je ne connaissais absolument pas ce petit traité. Je suis en train de l’imprimer et vais tenter de le lire dans la semaine.
Merci beaucoup.
Bonjour,
Connaissant M.Riveline indirectement (en fait c’est son fils que je connais) et ayant lu ce traité ce Chabbat,je confirme que cet ouvrage (en plus gratuit) décrit le judaisme bien mieux que ce qu’à tenté de faire M.Attali.
En fait, je n’ai lu que la couverture du “Dictionnaire” il y a quelques mois et ma femme qui le lisait avec moi m’a tout de suite dit que cela lui semblait très “light”. Comme on doit (souvent) écouter sa femme je ne perdrait donc pas mon temps à le lire.
Une remarque cependant:
-La Thora est un enseignement et pas un cours d’histoire, donc à la limite on peut très bien être religieux et ne pas croire que les évènements relatés dans la Thorah ont eu lieu
ou plutôt ne pas chercher à savoir si ils ont eu lieu. L’essentiel est de chercher à les comprendre.
Manitou z”l va même plus loin et dit que le vériable héros du récit biblique, c’est le lecteur.
Bien cordialement
NB
Je confirme avoir lu l’ouvrage de M.Riveline. Il n’a rien à voir avec celui d’Attali et est parfaitement conforme au Judaisme.
Je regrette toutefois le manque de références (les livres juifs sont souvent bourrées de références.
Il affirme certaines choses qui sont sujet à controverses (le fait que Bilaam était plus proche de Dieu que Moise par exemple…) mais rien de très embétant.
De plus, le titre de l’ouvrage ne colle pas à son contenu. Plusieurs points pouvaient être traités concernant les non juifs et il ne le fait pas.
Mais clairement, c’est un ouvrage à conseiller. Il est très bien écrit et agréable à lire.
Atali est amoureux de lui même. Il devrait signer un “Dictionnaire amoureux de Jacques Atali”. C’est d’ailleurs le seul sujet sur lequel il est vraiment compétent.
Une petite remarque en passant sur le Judaisme. Tout le Judaisme n’est pas rabbinique, les Karaim n’ont pas de rabbins et ils ne s’en portent pas plus mal. Les Juifs de l’Antiquité ne connaissaient que les cohanim et la Torah écrite. J’ajoute que c’est l’empereur Adrien qui a permis aux rabbins de prendre le pouvoir spirituel après la guerre civile et la révolte de Bar Korba. Cette révolte a déclenché un vrai massacre, dont celui des prêtres. Les prêtres ayant disparu, il ne restait que les rabbins, qui ont pu imposer le Talmud. Les mitsvot sont le fruit de l’histoire et de l’intervention brutale d’un Romain païen et de surcroît homosexuel.
Pierre: Le Karaisme ne s’en porte pas plus mal ? Tu sais qu’il ne reste que 30000 karaites dans le monde ? C’est une secte en voie de disparition.
Le Judaisme a toujours été rabbinique. Dans la Bible, même Moise a été consulté les “sages” (zekénim) du peuple lorsqu’il leur a transmis le message que Dieu allait les faire sortir d’Egypte.
http://www.sefarim.fr/?Library=Pentateuque&Book=Exode&Chapter=4&Verse=29
Le Grand Sanhedrin attaché au temple comportait 70 membres qui étaient aussi les 70 plus grands sages de la génération.
Toutes les lois ne sont pas explicités dans la Torah. Par exemple, la mitzva des tefilines n’est pas expliquée. Seule la transmission d’une loi orale a permis au peuple Juif depuis la nuit des temps de savoir exactement ce qu’ils avaient à faire.
L’empereur Adrien n’a rien permis du tout. Ce n’est pas un empereur qui donne un pouvoir spirituel. La seule chose qu’il leur a permis est de rester en vie 😉
Le Judaisme sans rabbins et transmission orale n’est pas le Judaisme qui a subsisté jusqu’à aujourd’hui…Ce n’est pas le Judaisme éternel que Dieu a promis de protéger.
Bonjour Jérémie,
Je n’ai pas lu le livre de Jacques Attali. J’ai trouvé ton commentaire très intéressant mais un peu trop catégorique.
Tu critiques le concept de “juif laic”: un personne qui se sent fondamentalement juive mais qui a certaines difficultés avec l’existence de Dieu.
On peut aisément comprendre cette évolution au regard de l’histoire récente.
Beaucoup de juifs après la seconde guerre mondiale ont un peu délaissé dieu tout en conservant leur tradition.
Il est en effet difficilement concevable que dieu, s’il existe, ait pu laisser perpétrer un tel massacre.
On peut donc comprendre que certaines personnes se soient un peu écartés de la pratique religieuse.
Jérôme
Bonjour Jerome,
Tu ne trouves pas qu’il est un peu “facile” de dire
“Il est en effet difficilement concevable que dieu, s’il existe, ait pu laisser perpétrer un tel massacre.”
Difficilement concevable ? Pourquoi est ce que des millions de juifs orthodoxes dont la plupart ont perdu une grande partie de leur famille dans les camps arrivent à le concevoir parfaitement dans ce cas ?
Ne penses tu pas que ceux qui se disent cela ne se sont peut être pas vraiment penché sur la question avant d’arriver à une telle conclusion ? Ne penses tu pas que bcp de juifs avaient déjà abandonné le Judaisme avant la Shoah et que c’est peut être (en partie) pour cela qu’elle nous ait tombé dessus ?
Même si nous ne connaissons pas toutes les raisons de la Shoah, il n’y a aucun doute, en analysant sa violence et son absurdité (mais qu’est ce que les juifs avaient vraiment fait de mal), que la main de Dieu était derrière tout cela.
Je te conseille d’ailleurs cet excellent cours
http://www.leava.fr/cours-torah-judaisme/veracite-de-la-torah/495_guermamia.php
Télécharge la version vidéo pour la voir en plein écran…. et dis moi ce que tu en as pensé !
je ne pense pas que les gens qui pensent cela ne se sont jamais posé la question.
Je me suis posé, et ai posé, cette question à de multiples reprises et je n’ai jamais eu de réponses satisfaisantes.
Les seules justifications qui m’ont été donnés sont:
1- les décisions de Dieu ne peuvent parfois pas être comprises par l’homme. Je trouve cette réponse un peu facile.
2 – la shoah est une punition divine: cette réponse (que tu sembles partager) est pour moi choquante et complètement innaceptable.
Dieu aurait décidé d’exterminer dans des conditions horribles des familles complètes, des femmes et d’enfants et des nourrissons pour les remettre dans le droit chemin ?
En quoi les juifs d’europe de l’est (qui étaient pour beaucoup croyant et très patiquant) sont ils plus fautifs que les juifs d’aujourd’hui ou que leurs contemporains d’amérique et d’afrique du nord ?
La troisème réponse plausible est que Dieu n’existe peut être pas.
C’est après ces réflexions que je suis devenu, un peu comme Attali peut être, un juif très peu pratiquant au regard des obligations envers Dieu (un “juif laic” ?). J’attache aujourd”hui beaucoup plus d’importance aux obligations par rapport aux hommes qu’à celles par rapport à Dieu.
Jérôme
PS: je n’ai pas encore eu le temps de regarder la vidéo sur le lien. J’essaierai de le faire quand j’aurai un peu de temps.
Je ne sais pas à qui tu as posé ta question Jerome mais je vais essayer de te donner quelques éléments supplémentaires.
Il n’y a aucun doute que la Shoah est une punition divine et il n’y absolument rien de choquant à ce que le monde fonctionne comme cela. Je trouve ça plutôt rassurant d’ailleurs que nos mérites peuvent permettre d’éviter de tels malheurs.
Moise quelques heures avant sa mort avertissait nos ancetres que le suivi scrupuleux des mitzvots allait entrainer des bénédictions et le non suivi de ces mitzvots allaient entrainer des malédictions qui auraient des conséquences affreuses.
Afin que tu comprennes pourquoi cela peut/doit se poser comme ça, je peux t’expliquer cela via une parabole.
Un Roi était extrêmement bon et fidèle envers son peuple. Il lui donnait de quoi se nourrir, se loger, se vêtir…ne lui demandait de payer aucun impôt à lui même…mais demandait juste que sa loi juste soit appliquée dans le pays. Cette loi est une loi de bonté où le pauvre n’est jamais oublié, où les chefs ne décident pas de leurs propres lois mais sont soumis à cette loi juste qui n’avait qu’un seul but : Rendre son peuple heureux.
Ce roi ne demandait rien d’autre que de voir son peuple heureux mais le roi aussi savait que son peuple devait rester proche de lui car le fait de s’en éloigner rendrait ce peuple cruel et mauvais.
Un jour, ce roi apprit que son peuple le trahissait…son peuple ne suivait plus ses règles de bonté et laissait les pauvres, les veuves et orphelins de côté, travaillait et faisait travailler leurs employés le jour de repos hebdomadaire, abandonnait le suivi de ses lois, ne payait plus ses salariés à temps, ne cherchait pas les propriétaires d’objets abandonnés, jugeaient cruellement, tromper leurs femmes et … abandonnait le roi.
Le roi décida donc d’abandonner aussi ce peuple ingrat et le laissa à la merci des royaumes environnants qui évidemment ne perdirent pas une seconde pour le massacrer.
Fin…
Je pense que je n’ai pas besoin de t’expliquer qui est le Roi de l’histoire.
Une punition divine est normale… car le fait de n’avoir plus suivi les lois de Dieu était une trahison ingrate de la part du peuple juif qui a pu survivre pendant des milliers d’années très souvent dans l’abondance (c’était le cas des allemands au début du 20 eme siècle) alors que toutes les civilisations environnantes (la Grèce, la Perse, Rome) ont disparues.
Maintenant, si tu es choqué par la violence de cette guerre, sache qu’en Egypte, les souffrances étaient tout aussi terribles. Les égyptiens prenaient les enfants pour les broyer et en faire des briques , on les assommait de travail et on les tuait sans aucune raison et cela a duré 200 ANS.
Je te conseille maintenant de lire la Torah, tout simplement (Parasha de la semaine derniere)
Voici le début
http://www.sefarim.fr/?Library=Pentateuque&Book=Deut%E9ronome&Chapter=27&Verse=1
jusqu’à la fin du Chapitre 28 et dis moi si ce qu’il s’est passé n’y ressemble pas. Dieu avertit le peuple qu’en cas de punition, les femmes mangeraient la chair de leurs propres enfants ! (ce qui est arrivé à l’époque de la destruction du temple selon le Talmud). Tu le liras toi même dans la Torah.
Ensuite, effectivement les calculs de Dieu ne sont pas compréhensibles en détail. Pourquoi tel homme est resté vivant et pourquoi tel autre a disparu restera un mystère….Pourquoi tel enfant est décédé pour rien mais pour le Judaisme, non, cela ne contredit pas notre foi car tout cela était déjà écrit. Nous pouvons parfaitement comprendre que le plan de Dieu est complexe…C’est la moindre des choses.
Si tu te demandes pourquoi il y a eu une différence entre les Ashkenazims et les Sepharadims, il n’y a absolument pas de question. Les sepharadims n’ont jamais abandonné Dieu..même si certaines pratiques étaient laissés de côté par méconnaissance, il était et il est toujours très rares de trouver des sepharadims athées. Les mouvements d’assimilation massive de juifs d’Europe de l’Est étaient ultra courants. En 1893, Herzl écrivant dans son journal que la solution pour lui pour éviter les pogroms était une conversion massive le même jour de tous les juifs au Christianisme. Il a changé d’avis après avoir vu que le colonel Dreyfus malgré son assimilation était toujours considéré comme “Le Juif”. Pour arriver à un tel état d’esprit, il fallait déjà avoir TRES grandement abandonné le Judaisme.
Maintenant, quels sont tous les calculs de Dieu, nous le saurons à la fin des temps mais il n’y a rien d’incohérent, tous les malheurs cités dans la Bible qui devaient nous tomber dessus en cas de rejet de Dieu nous sont tombés dessus…et j’espère grandement qu’avec l’aide du Ciel que grand nombre de juifs se rendront compte de cela et du rôle qu’ils doivent jouer AUJOURD’HUI au lieu de tout simplement dire “Dieu n’existe pas”….L’histoire n’est pas terminée et une autre Shoah peut arriver plus vite qu’on ne le pense.
Je vis dans une ville orthodoxe où la mémoire de la Shoah est omniprésente mais personne n’en parle…Pour nous tous, nous savons que le meilleur moyen de combattre cela est de revenir à la pratique pleine et entière des commandements de la Torah…Tout ceci, pas uniquement parce que nous avons peur des punitions ou de la Shoah en elle même bien sur mais surtout parce que nous savons que vivre comme cela nous amène à une situation de bonheur parfait et qui va dans la parfaite continuité des bénédictions que Dieu avait promis à nos ancêtres.
A ta disposition si tu veux en parler plus en détail…
Jerome, je te recommande aussi un excellent livre sur le sujet
A commander ici
http://www.kountrass.com/index.php?main_page=product_info&cPath=2&products_id=47
mon epouse est juive, pas moi, bon c’est pas la question, mais ce bouquin d’Attali c’est son livre de chevet …je trouvais le titre bizarre, et bien maintenant je vais le lire, moi bien sûr je vois la communauté forcément de l’extérieur et je sens tellement de questionnement, ma petite femme me dit que c’est normal, etre juif c’est (se) ou questionner me dit elle, c’est vrai ?
@Philippe: Ce livre ne vous donnera absolument aucune idée de ce qu’est le Judaïsme. Jacques Attali l’a abandonné depuis bien longtemps et ce livre ne reflète qu’un Judaisme abandonné.
Par rapport à la définition du Judaïsme que vous a donné votre femme, elle est malheureusement extrêmement biaisée et limitée.
Pour découvrir certains aspects du Judaisme, je vous conseille de consulter http://www.Jewpedia.com et de taper l’un des sujets qui vous intéresse.
Cher Jérémie, je comprends ton insatisfaction car le judaïsme de Jacques Attali n’est pas le tien.
Et comme ta foi orthodoxe te fait penser que ton judaïsme est le seul véritable, et que les autres approches du judaïsme sont donc incomplètes, incohérentes, décomposées, fausses en un mot, ce livre ne peut vendre que de la fausse marchandise.
Mais c’est la limite du raisonnement de la foi : je vis dans un absolu, tout ceux qui ne partagent pas mon absolu sont donc dans l’erreur… Mais ceux qui ne partagent pas ton absolu considèrent que tu as un point de vue qui, aussi respectable soit-il et aussi ancré dans la tradition soit-il, n’est qu’un point de vue. Ce sont bien deux approches irréconciliables.
Mais je te rassure : ceux qui achèteront l’ouvrage d’Attali ne penseront pas tomber sur un maître du Talmud, mais sur l’ouvrage d’un Juif français qui n’a pas rompu avec la tradition, mais qui ne s’inscrit pas dans la tradition.
@Julien Je n’ai aucun problème à lire et étudier des avis qui divergent du mien. C’est la base du Talmud.
Mais ceux-ci doivent être cohérents.
Tu ne me réponds pas sur un passage concret de mon article mais tu utilises simplement le fait que je sois orthodoxe pour essayer de justifier que tout ce que je dit n’a pas de sens. Un peu facile n’est ce pas ? On peut essayer d’aller plus loin dans ton raisonnement?
Qu’est ce que je dis qui te parait moins cohérent que ce que dit Attali?
Autre point, en quoi peux tu affirmer que J. Attali n’a pas rompu avec la tradition? Que lui reste t’il à part son nom de famille ?
Dernier point, je rappelle que ce livre s’appelle “Dictionnaire *amoureux*…du Judaisme”. Attali fait ce qu’il veut de sa vie mais dire qu’il est encore amoureux du Judaisme est un mensonge infini.